mercredi 25 août 2010

R.O.M

EGALITE: question vaste, qui devrait être un pilier de la République, enfin de toute République à la hauteur de l'idéal derrière le mot.

La discrimination est une violation du principe d'égalité.

DISCRIMINATION: fléau qui touche toutes les sociétés plurielles, qui n'arrivent pas s'expliquer les raisons de leur diversité.

Tant qu'il y aura des hommes...

Tant qu'il y aura des hommes, des femmes, et surtout des enfants à qui sont interdits ou refusés le droit de rêver, s'inventer une destinée, bâtir simplement un projet de vie, il faudra trouver la force de dénoncer, s'insurger, condamner l'idée même de discriminer, condamner TOUTES les discriminations.

Tant qu'il y aura des hommes...

Il faudra résister.

RESISTER:- être enclin au désordre,
- se battre CONTRE sa propre faiblesse devant l'ordre des choses établies, et l'ombre du début de tout sentiment d'indifférence au monde,
- se battre POUR réussir, malgré tout, à ne jamais perdre le goût des autres..

Depuis toujours je cherche une terre d'asile de fous, fous d'art, fous gueux aux coeurs fougueux et bienveillants, déviants vaillants, défiant la MORT par Amor de LA VIE.

Je suis un R.O.M, et mon exil prendra fin au commencement de la fin de ce livre-ailé, texte ivre dédié à mon peuple migrateur épris de liberté.

LIBERTE: - principe désuet, piétiné par les hommes qui ont dévoré les utopies,
- art abstrait, ou réalité concrète vécue par les ménestrels, les troubadours et les poètes chantant,
- idéal de vie, combat de tous les instants mené depuis la nuit des temps par des hommes intègres contre d'autres (les ogres de la première ligne), ayant tous les pouvoirs, tous sauf celui de désintégrer les rêves et tuer l'espoir...
- soleil ardent vers lequel marchent les peuples

PEUPLE: toi, moi, lui, il, elle, eux, vous, nous, ils, enfin tous ceux et celles qui croient
-à la douceur d'un long et tendre baiser qui pourrait durer trois jours,
-à la possibilité d'une île fraternelle, région du monde où les les ego se prosterneraient devant la beauté, où les différences se tairaient, pour laisser entendre les rires des enfants, les rires des enfants, les rires des enfants, les rires des enfants...

ENFANTS: - êtres-anges à l'innocence fragile
- habitants du royaume de tous les possibles
- ils vous grandissent, vous élèvent, et vous font entrevoir l'éternité
- je tu il elle nous vous eux ils, tous et toutes des fils et des filles de,
- prunelles des yeux d'une mère, une femme, essence de vie...

Je suis un R.O.M, allez leur dire, allons leur dire, que la terre est notre village, allez leur dire, allons leur dire, que nous sommes des gens simples, que nous aimons, nous rêvons, nous voulons des choses simples, du pain pour nos gosses et des roses, pour nos femmes. Du pain, oui du pain. Et des roses.

Rêver, c'est déjà être libre me murmure tous les soirs un jeune prophète vieux en son pays.
Alors allez leur dire, allons leur dire, que nous sommes des R.O.M, nègres juifs palestiniens arméniens indiens d'Amérique, damnés de la terre d'hier, d'aujourd'hui et demain, petits roumains montrés du doigt, désignés coupables de maux, tous plus grands que nous.

La vie étant le plus incertain et le plus beau d'entre tous les voyages, allez leur dire, allons leur dire que nous sommes tous des gens du voyage, allez leur dire, allons leur dire que leurs chiens peuvent toujours aboyer, nos caravanes passeront car nous avons pour nous, le feu, la force, la folie des grandes heures. De l'humanité déchue.

JE SUIS UN R.O.M, ALLEZ LEUR DIRE...

Résistant d'Outre-Mer, j'offre ces mots, à qui veut les entendre, veut les comprendre, j'offre ces mots. En partage.


Marc Alexandre OHO BAMBE

Dédié à Frantz FANON, né martiniquais, mort algérien, et qui ne cherchait "rien d'autre en l'homme, que l'homme".

Allons leur dire...

jeudi 19 août 2010

Je suis un écrivain HAITIEN

Il y a toujours chez moi une raison, urgente, nécessaire, vitale, à la genèse d’un texte.

Pour celui-ci, tout a commencé par un débat, lancé comme un pavé dans la mare.

"Qu'est ce que la poésie?"

LA poésie est TOUT pour moi… sauf un ensemble rigide, de règles et techniques lexicales.

Et MA poésie est TOUT pour elle… sauf innocente.

J’ai du sang d’encre sur les mains, sur mes mots.

LA poésie est une émotion pure, un souffle, un cri, une insurrection, un séisme, un grand frisson de solitude aussi.

Et MA poésie est la preuve, comme dirait l’autre, que ma life n'est pas suffisante.

LA poésie est un moment d’humanité retrouvée, dans le partage du poème cri quand il fait sens et donne naissance à ce sentiment d'appartenance au même monde, au même genre malgré la violence chaotique, ou le miracle, mirifique, engendrés par nos différences.

Et MA poésie est nègre, oui nègre, c’est-à-dire, profondément, viscéralement, humaine.

Je veux être, devenir ce que je suis, un poète nègre, homme d’abord avant d’être homme de lettres.

Je suis une graine d’écrivain.

Haïtien.

Marc Alexandre OHO BAMBE


lundi 26 juillet 2010

Au bord du fleuve de mon blues (extrait de mon ADN)

Après la pluie la neige totale éclipse le soleil a froid

Le désarroi est roi

Mon cœur est mort de haine dans la violence d’une arène

Le vent de la liberté a tu son souffle

Question qui tue :

Qui es tu ?

Ami ? Ennemi ?

Mon esprit est une arme

A feu et à sang

Et ma vie s’écoule à petit feu, lentement comme cette larme

De feu et de sang

Brûlante acide qui coule sur ma joue

Tapi dans la pénombre j’attends que se joue

Le jour le plus long de la fin de ma nuit

Ma vie et mes pensées s’enfuient

Pourtant confiant je me sens

Fin prêt pour l’ultime instant

Je me rue vers ce temps mort qui me tue

Car je sais qu’est venu

Le moment de la délivrance de mes maux et des choses qui m’ennuient

La dame en noir seule a le pouvoir de briser mes chaînes

Comme dit Nina :

« de la révolte naîtra le cri,

Du cri la force et la lutte,

Et de cette lutte le sens,

Qui n’en ira pas moins se fondre dans l’étape ultime : le néant. »

Du noir je broie, de l’absinthe je bois, et dans mes souvenirs me noie.

Je ne sais plus

Pourquoi il a plu…

Ces mots qui vous invitent à une promenade douce amère

Au bord du fleuve de mon blues...


J’écris ce texte dans le noir

Assis au fond du creux de la vague de mon désespoir

Comme écrasé je me sens, par le poids d’une enclume

Alors encore une fois par la plume

Marc confie mon amertume...


Malgré mes excès et mes frasques

Depuis toujours,

Je traîne cette solitude gluante qui colle à mes basques

Comme un bagnard traîne son cafard au mitard

En comptant chaque nuit chaque jour

Qui passent,

Qui lassent,

Qui cassent...


Bruissement de feuilles mortes

Comme l’amour du sombre héros

Qui sombre dans la tourmente de ses maux.

I’m a dead man walking alone in the dark,

Je suis le fantôme de Marc,

L’ombre d’un poète inconnu amoureux fou des mots.

Je rêvais d’avoir une île de tendresse à moi,

Ou une presqu’île d’amour presque à moi

Rêve d’enfant, rêve d’ado, rêve de presque adulte, rêve intemporel :

Maman gardienne du temple de ma foi,

Dans ses bras me prend une dernière fois

Pour me dire combien elle m’aime et est fière de moi.

Je rêve de ce rêve qui a fait du 17 Oct 93 un cauchemar

Et j’en crève.

Depuis 17 ans maintenant,

Maman

Je te rêve et j'en crève,

Mais je le cache derrière une image virtuelle

De noctambule somnambule funambule

Qui fabule déambule dans une bulle

Spleen d’octobre… j’ai le blues…

De qui? De quoi?

De toi Maman,

Et il pleut

Ces mots qui invitent la terre entière

A une promenade douce amère

Au bord du fleuve de mon blues.


Dédié, comme chacun de mes pas vers mes rêves en formes d'étoiles, à ma mère veilleuse, ainsi qu'à tous ceux et toutes celles qui ont perdu des êtres chers.

OnE LOVe !

mardi 20 juillet 2010

Que faire pour traverser le cycle de la béance ténébreuse?
Peut-être écrire. Oui, peut-être.
Ecrire pour sortir de la nuit. Ou s'y enfoncer, jusqu'à se perdre en chemin.
Et ne plus jamais retrouver la clé qui ouvre chaque jour un peu plus à soi-même.
J'écris pour partager ma folie, éjaculer mes idéaux et mes pensées folles, jouir dans la bouche, sur le ventre, à la face du monde, mes secrets et mes rêves d'insomnie.
Je pense donc j'écris, j'écris donc je dis, je dis donc je suis.
Oui je dis donc je suis, car ma langue comme ma plume exaltée, bande toujours lorsqu'il s'agit de dire l'immonde beauté d'un monde qui crie.

Que faire de toutes ces "métaphores en dents de scie", de cette musique de mots qui me traverse, de ces vers sévères qui me transpercent et m'empoignent envers et contre tout, tous mes démons et l'enfer qui me guettent au loin?
Ecrire. Oui, écrire peut-être.

Que faire de ma vie avant ma mort?
Ecrire.
Avant de mourir.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit, écrire avant de mourir, écrire.
Ecrire.
Peut-être même, pour ne pas mourir.
Ecrire juste, écrire.
Juste écrire.